Considérant que les confinements successifs amplifient la précarité étudiante, en raison notamment de la fin brutale d’un grand nombre d’emplois jeunes et l’incomplétude du système de bourses ;
Considérant que le gouvernement a baissé par deux fois les APL et que la région a augmenté par deux fois le prix du pass Navigo, soit-disant pour être « plus juste » mais en réalité pour effectuer des économies sur le dos de celles et ceux qui en ont le plus besoin ;
Considérant l’afflux de jeunes ayant recours aux associations d’aides pour pouvoir se nourrir décemment, s’habiller cet hiver, ou encore s’équiper numériquement pour poursuivre leurs études ;
Considérant que les étudiant.e.s n’ont pas pu finir leur scolarité l’année précédente, et sont contraint.e.s de suivre leurs études à distance depuis le 28 Octobre 2020, ce qui renforce les inégalités entre les étudiant.e.s du public et du privé ;
Considérant que depuis le premier confinement la communication et l’action gouvernementale marginalise, par leur mutisme, les enjeux pédagogiques et éducatifs au cœur de la vie des 2 730 000 étudiants, ayant plus de mots pour les remontées mécaniques que cette génération en détresse ;
Considérant la situation de mal logement des étudiants, avec 15% d’entre eux vivant dans un logement de 15 m2 – et pouvant descendre jusqu’à 9 m2 en région parisienne, quand d’autres vivent dans une famille nombreuse où il est difficile de travailler sérieusement, dans des conditions numériques dégradées, menacé.e.s quotidiennement de décrochage scolaire et souffrant d’un manque manifeste de lien social ;
Considérant l’inquiétude des jeunes concernant leur avenir – face à une crise sanitaire découlant en une crise économique et social annoncée, qui influe fortement sur l’employabilité des jeunes les plus précaires et sur les protections sociales qui pourront être garantis à leur entrée sur le marché du travail ;
Considérant, selon l’IPSOS, que 73% des étudiant.e.s ont été affecté sur le plan psychologique et que 23% d’entre eux ont eu des pensées suicidaires, ce qui affecte leurs études, leurs relations sociales, professionnelles ainsi que leur développement personne ;
Considérant que le 8 novembre 2019, l’étudiant Anas Kournif a tenté de s’immoler par le feu devant un CROUS à Lyon ; que dans la nuit du 8 au 9 Janvier dernier, un étudiant de l’université Jean Moulin s’est défenestré ; et que pas plus tard que cette semaine, quatre autre étudiant.e.s ont tenté de mettre fin à leur vie, et que Sinega Santhirarajah, étudiante en médecine en Sorbonne s’est suicidée suite à son isolement et, selon ses parents, au « résultat de ses partiels » ;
LA VILLE DE FONTENAY-AUX-ROSES EMET LE VŒU :
Que la ville de Fontenay-aux-Roses demande au gouvernement d’inclure dans la stratégie de vaccination un volet concernant le monde étudiant. Cela permettrait de réduire considérablement les risques de propagation et d’organiser la reprise des cours en présentiel au plus vite pour les cursus qui le nécessitent.
Que la ville de Fontenay-aux-Roses demande au gouvernement de renforcer la lutte contre la précarité étudiante en continuant de soutenir les actions de solidarité menées par les associations, comme le Secours Populaire, la Croix Rouge ou les Restos du Coeur.
Que la ville de Fontenay-aux-Roses alerte le gouvernement sur l’urgence de la mise en place, d’un RSA jeune ou d’une augmentation de la garantie jeunes, étendue aux étudiants. À la sortie de cette période difficile, il faudra accompagner plus fortement les étudiants dans leur recherche de contrats d’apprentissage, leur recherche de stages et leur insertion professionnelle avant de mettre fin à ces mesures financières exceptionnelles quand la situation sera redevenue acceptable.
Demande au gouvernement de les autoriser à ouvrir des lieux, notamment communaux, actuellement disponibles du fait de l’arrêt d’un grand nombre d’activités, pour y organiser des tiers lieux pour permettre aux étudiants de pouvoir disposer de locaux où se retrouver dans le respect des règles sanitaires.
LA VILLE DE FONTENAY-AUX-ROSES ADOPTE LA MOTION :
La ville s’engage elle-même auprès de ses jeunes :
- En ouvrant un espace de co-étude dans le respect des gestes barrières, permettant aux étudiant.e.s de retrouver un espace de socialisation au même titre que les élèves et les télétravailleur.euse.s
Conseil municipal du 4 février 2021
Pauline Le Fur, élue socialiste d’opposition