La gestion chaotique des poubelles de biodéchets

La gestion chaotique des poubelles de biodéchets

Depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation sur la gestion des biodéchets (loi AGEC, rendant obligatoire à partir du 1er janvier 2024 le tri à la source des biodéchets), l’objectif était clair : jeter moins, trier mieux.

Cependant, la mise en œuvre de cette obligation dans notre ville a révélé de nombreuses lacunes, soulevant des critiques de la part des habitants, notamment ceux résidant en immeubles.

Une disparité injustifiable dans la répartition des poubelles

Dans une ville où une grande partie de la population vit en immeubles, il est incompréhensible que les poubelles de biodéchets soient uniquement réservées aux zones pavillonnaires. Cette répartition inégale est d’autant plus problématique que les habitants des immeubles sont les plus susceptibles d’avoir besoin d’un ramassage des biodéchets en l’absence d’espaces verts pour les composts individuels. Les zones pavillonnaires, quant à elles, disposent souvent de jardins où les résidents peuvent composter leurs biodéchets.

De plus, le manque de place dans les appartements rend l’installation de lombricomposteur quasiment impossible. Il semble donc paradoxal de réserver l’installation des poubelles de biodéchets aux pavillons.

L’absence de solutions pour les habitants des immeubles

L’autre faille majeure dans la gestion de ces biodéchets réside dans l’absence totale d’alternatives pour ceux qui ne bénéficient pas de ces bacs de tri. Aucun point d’apport volontaire n’a été prévu dans les quartiers d’immeubles, ou tout simplement au marché ou autre structure collective, obligeant ainsi les résidents à jeter leurs biodéchets dans les poubelles classiques, contrevenant ainsi à l’objectif de la loi.

Les points d’apport volontaires existent dans de nombreuse ville et ont l’avantage d’offrir une solution de récupération des biodéchets pour l’ensemble de la population, en maximisant les chances d’un meilleur tri et en permettant des actions de sensibilisation.

La situation actuelle est non seulement frustrante pour les citoyens soucieux de l’environnement, mais elle témoigne aussi d’une préparation insuffisante et d’un manque de communication entre le territoire et les habitants.

Des rues envahies par des poubelles abandonnées

Le chaos ne s’arrête pas là. De nombreuses poubelles de biodéchets se retrouvent abandonnées dans les rues. Sans surveillance, sans propriétaire (ou avec un propriétaire qui n’en veut pas), ces poubelles finissent par être utilisées pour tout type de déchets, contredisant une fois de plus le but de la nouvelle réglementation. Le résultat ? Des poubelles débordant de déchets classiques et une détérioration de la propreté des rues.

Les habitants, excédés par ce désordre, dénoncent une gestion désastreuse. Ce manque d’organisation a transformé une initiative louable en un véritable casse-tête pour les citoyens et les agents de la propreté urbaine.

Que faire pour remédier à la situation ?

Il est urgent que le territoire revoie sa copie en matière de gestion des biodéchets. Les solutions sont pourtant simples et il est du devoir des élus de la majorité fontenaisienne que de les porter avec force au sein du conseil territorial : 

  1. Réévaluation de la répartition des poubelles : Les zones densément peuplées, comme les quartiers d’immeubles, devraient être prioritaires pour l’installation de poubelles de biodéchets.
  • Création de points d’apport volontaire : En l’absence de poubelles dédiées, des points d’apport volontaire devraient être mis en place pour permettre aux habitants de déposer leurs biodéchets.
  • Amélioration de la communication : Une campagne de sensibilisation et d’information est nécessaire en parallèle de la mise en place des premiers points pour expliquer aux citoyens comment et où se débarrasser correctement de leurs biodéchets.
  • Clarifier l’attribution des poubelles : Les poubelles de biodéchets doivent être attribuées à des résidents clairement identifiés, avec des consignes claires sur leur utilisation et reprises si elles ne sont pas nécessaires.

En conclusion, la gestion des biodéchets est une nécessité pour l’avenir de notre planète, mais son application doit être réfléchie et adaptée à la réalité urbaine. Sans une prise en compte des besoins spécifiques de chaque quartier, cette initiative risque de se retourner contre ses objectifs et d’accroître le mécontentement des citoyens.

La municipalité a encore l’opportunité de corriger le tir, en travaillant de concert avec le territoire.

Pauline Le Fur

Conseillère municipale socialiste