En pleine crise du logement, il nous semblait important de consacrer cette tribune au rétablissement de quelques réalités.
La majorité paupérise régulièrement notre ville sur l’argument que Fontenay comporte 42% de logements sociaux. Tout d’abord, 4% de ces 42% sont les chambres en cité universitaire et foyers jeunes travailleurs.
Rebondissons ensuite sur l’intervention de notre maire dans le journal de TF1 « Des tas de jeunes de la ville, ne sont pas éligibles aux logements sociaux, mais par contre ils sont un peu trop court pour arriver au privé et avoir du logement intermédiaire, c’est plutôt une bonne idée ». Ce qui est faux, démonstration :
L’appellation « logement social » regroupe trois dispositifs différents :
- Les logements PLS, pour en obtenir un, il faut un niveau de ressources annuelles en dessous de 33 857€ pour une personne seule ou de 60 826€ pour un couple avec un enfant
- Les logements PLUS, ressources en dessous de 26 044€ (personne seule) ou 38 925€ (couple avec enfant)
- Les logements PLAI, ressources en dessous de 14 329€ (personne seule) ou 23 355€ (couple avec enfant)
Ainsi, on estime que 60% des Fontenaisiens sont éligibles à un logement social.
Les logements PLS s’adressent aux classes moyennes et aux jeunes en début de parcours professionnel, et ces habitations représentent 28% des logements dits sociaux de Fontenay.
Lorsque le Premier ministre et le maire parlent de logements intermédiaires (PLI), il est question des logements pour des personnes dont les ressources sont inférieures à 43 529€ pour une personne seule et 85 282€ pour un couple avec un enfant. Il s’agit ici de la classe moyenne dite « haute ».
Cependant, sur ces logements PLS, ce qui pose problème, c’est d’une part leur rénovation, mais aussi le temps d’attente pour y accéder. En effet, les demandes explosent et il faut attendre des années avant de pouvoir obtenir un logement. Et dans notre territoire, cet embouteillage est notamment dû aux relogements des habitants des Blagis, puisque le quartier se vide progressivement sans que les constructions ne se fassent. Il s’agit donc d’une augmentation du nombre de gens à loger dans d’autres logements de la ville ou des villes alentours et notamment sur des appartements non fléchés pour leurs catégories.
Enfin, bien malin est notre maire qui plaide pour des logements intermédiaires, alors que des projets viennent de sortir de terre à des prix exorbitants, accessible à la part la plus riche des fontenaisiens ou de personnes extérieures, et en aucun cas aux jeunes de notre ville. Aujourd’hui, les jeunes doivent se loger dans le privé, à des prix largement supérieur au 30% du taux d’effort qui est préconisé. La conséquence, c’est bien sûr un vieillissement de la ville ; les jeunes ménages allant construire leur vie de famille dans des territoires moins chers ; et l’absence de décohabitation des jeunes contraint de rester chez leurs parents.
Pauline Le Fur, Sonia Gouja et Pierre Kathola
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