Face à la menace de la fermeture de 4 classes sur le groupe scolaire de La Roue, le 9 février, nous avons porté un vœu demandant l’annulation de ces décisions.
Cette décision découle d’une logique purement comptable et à court terme, qui ne prend pas en compte les spécificités de ce groupe scolaire.
La Roue est pourtant l’établissement qui accueille l’ensemble des enfants du quartier des Blagis, un quartier classé par la préfecture parmi les « Quartiers 2030 », c’est-à-dire un quartier prioritaire de la politique de la ville, où l’État s’engage à investir pour répondre aux enjeux de précarité des habitants. Quelle institution est plus importante que l’école pour permettre l’émancipation et la réussite de ces enfants ?
Pour justifier cette décision, la DASEN (Direction Académique des Services de l’Éducation Nationale) s’appuie sur des chiffres de fréquentation erronés. En effet, le quartier des Blagis se vide progressivement en raison de la destruction programmée des logements. Cependant, il est prévu que les nouveaux logements (privés) soient livrés rapidement, et que l’ensemble des habitants du quartier puissent revenir. Nous savons tous combien il est facile de fermer une classe, mais il est bien plus difficile d’en rouvrir une.
Malheureusement, nous déplorons qu’hormis un affichage et de brèves apparitions devant l’école, les élus de la majorité aient très timidement défendu l’école de la Roue alors qu’ils disposent des leviers pour le faire.
D’autres, en revanche, se sont battus, à commencer par l’association de parents d’élèves Farents, qui a mené plusieurs actions auxquelles nous avons participé et que nous avons soutenues :
- Une pétition en ligne, recueillant environ 800 signatures,
- Une manifestation de l’école jusqu’à la mairie,
- L’opération « école morte ».
Malgré ces actions et les risques que cette situation pose aux élèves et aux enseignants, la fermeture de deux classes a été actée ce 1er septembre. A Châtillon en revanche, l’équipe municipale s’est mobilisée derrière les parents d’élèves et a obtenu l’annulation des fermetures.
Ces fermetures auront nécessairement un impact sur les conditions d’apprentissage, avec des effectifs atteignant 27 à 28 enfants par classe. Une telle augmentation n’est pas souhaitable, d’autant plus que toutes les études montrent l’importance du faible nombre d’élèves par classe pour la réussite scolaire.
Il est d’ailleurs à noter que le camp présidentiel est conscient des attentes des parents et des enseignants. Le gouvernement n’a rien trouvé de mieux que de suspendre la commission de la carte scolaire, reportant sa décision au 9 juillet, soit après les élections législatives. Il est évident que les fermetures de classe n’auraient pas eu de bons échos pour les candidats du camp macroniste. Jean-Didier Berger, élu sous l’étiquette d’Emmanuel Macron, a profité de cette protection. En campagne, il est venu à La Roue, accompagné du maire de Fontenay, apporter son soutien contre la fermeture des classes. Rappelons que les partis du député actuel (LR) et du maire (UDI) votent à l’assemblée, les réductions de budget de l’éducation nationale, du gouvernement Macron.
Chaque année, la communauté éducative et les parents attendent avec anxiété les projets de fermeture, tels un couperet. La logique comptable de répartition engendre instabilités et désorganisations au sein des équipes. Si le gouvernement affirme faire de l’école une priorité, ces fermetures de classes montrent le contraire. Le danger pour l’école publique n’a jamais été aussi grand.
Malgré ce contexte difficile, nous souhaitons à toutes et à tous une belle rentrée scolaire. Vous pouvez compter sur nous pour défendre l’école publique à Fontenay-aux-Roses.
Astrid Brobecker, Sonia Gouja, Pierre Kathola, Pauline Le Fur, Maxime Messier, Jean-Yves Sommier